La sclérose en plaques en France métropolitaine
Située entre les pays du sud de l’Europe comme l’Italie et l’Espagne, au climat méditerranéen, et les pays du Nord, la France connaît une situation particulière en termes de prévalence et d’incidence de la sclérose en plaques.
Un facteur principal : l’éloignement de l’équateur
La France compterait, selon les sources, une prévalence de 100.000 à 120.000 personnes atteintes de sclérose en plaques et une incidence de 2500 à 5000 nouveaux cas par an.
Malgré ces différences et quel que soit le mode de calcul, la répartition de la Sep en France montre la même dynamique épidémiologique.
Sans surprise, on retrouve un gradient principal Sud-Nord si l’on considère un axe Perpignan / Lille qui correspond bien à la diminution du taux d’ensoleillement avec l’éloignement de l’équateur ; mais il apparaît aussi, à mesure que l’on monte au nord, un axe Est-Ouest, avec des exceptions néanmoins.
D’autres facteurs environnementaux ?
Des analyses estiment que l’évolution du monde contemporain a fait apparaître de nouveaux facteurs environnementaux qui sont venus perturber le gradient lié à l’ensoleillement – et donc à la vitamine D – en l’infléchissant sur un gradient Sud Ouest – Nord Est. Il pourrait ainsi s’agir de la pollution, tant de l’air que de l’eau, ou encore de l’industrialisation.
Si la sclérose en plaques touche bien plus, voire essentiellement, les pays de l’hémisphère nord, plus industrialisés ; si les régions du nord de la France connaissent une prévalence bien plus forte que plus au sud, elles ont été marquées par une désindustrialisation importante depuis les années 80 – 90.
Carte de l’industrialisation, carte de la pollution de l’air, carte de la pollution des eaux… aucune ne recouvre celle de la sclérose en plaques en France, même partiellement.
Resterait peut-être la question des perturbateurs endocriniens puisque les hormones influent sur le système immunitaire. Mais à ce jour, il n’y a pas vraiment d’informations accessibles à ce sujet.
Des situations particulières éclairantes
Alors que l’on observe au nord de la France un gradient Ouest-Est marqué : 115 – 120 – 122, la prévalence Sep en Alsace est bien moindre avec 110 personnes pour 100.000 habitants.
Or, le Haut-Rhin, au sud, et la région de Colmar en particulier bénéficient, grâce à la barrière du massif des Vosges et à l’effet de foehn, d’un micro-climat qui en fait une des régions les moins humides de France et lui apporte une durée d’ensoleillement exceptionnelle à une telle latitude avec 1.721 heurs par an.
https://www.lexpress.fr/region/laquo-l-alsace-ne-pouvait-avoir-qu-un-climat-original-raquo_479038.html
A l’ouest, sur la façade atlantique, le gradient Sud-Nord semble neutralisé par le climat océanique jusqu’au sud de la Bretagne, alors que le gradient Ouest-Est devient très marqué à partir de Nantes.
Quant à la situation de la région parisienne, elle ne peut manquer d’interroger avec une prévalence inférieure à 90 pour 100.000…
Une hypothèse pourrait être formulée : avec plus de 10 millions d’habitants, cette région concentre, toutes classes sociales confondues, des populations d’origines très différentes avec des statuts immunitaires qui peuvent les protéger d’une pathologie comme la sclérose en plaques.
Autre facteur pouvant intervenir, une population plus jeune : les moins de 40 ans représentent 53,4% de la population en Ile de France, ils ne représentent que 45,8% de la population dans le reste de la France.
En conclusion
Sans exclure totalement d’autres facteurs environnementaux, il apparaît que les infléchissements du gradient Sud-Nord tiennent principalement à des particularités géo-climatiques et sans doute migratoires.
Le facteur essentiel reste bien celui de l’ensoleillement lié à l’éloignement de l’équateur, comme en atteste la carte de la prévalence Sep en Europe.
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